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Marseille Rooftop Day

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Alors que les usages des toits terrasses peuvent être multiples, cette “cinquième façade” reste sous-utilisée à Marseille. Ainsi, le collectif A Nous les Toits s’est formé dans le but de promouvoir un accès élargi ainsi qu’une utilisation plus durable, sociale et créative des toits. Pour des toits comestibles, sportifs, créatifs, habités, inclusifs, mais également pour créer du lien entre les toits. Afin de faire prendre conscience de l’enjeu majeur que représentent les toits terrasses, mais également de montrer concrètement des manières singulières et diversifiées d’investir les toits, la première édition du Marseille Rooftop Day s’est déroulée le 2  juillet 2022. Lors de cette journée, treize toits terrasses de huit arrondissements de Marseille ont ouvert au grand public avec une programmation variée.

Le collectif A Nous les Toits sur le toit de Coco Velten

De Rotterdam à Marseille

Avec l’évolution des techniques de construction, les toitures-terrasses sont apparues au début du XXème siècle et se sont généralisées après les années 1970. L’idée d’y accéder et de les utiliser n’est pas nouvelle, les toits terrasses sont par exemple des lieux de vie à part entière dans la culture maghrébine. Et le climat méditerranéen n’est pas le seul à permettre le multi-usage des toits, comme le prouve le Rotterdamse Dakendagen. Organisé depuis 7 ans à Rotterdam, ce festival se déroule sur les toits de la ville afin de promouvoir l'utilisation durable des toits en milieu urbain. Au-delà de la participation de 70 toits et plus de 25 000 visiteurs au cours de ses 7 éditions, ce festival à permis d’identifier 120 usages inspirants sur les toits, recueillis dans un livre réalisé par l’architecte Winy Maas de MVRDV. C’est également 18 km de toits aménageables qui ont été repérés. Et à Marseille ? 

La ville accueille un bâtiment pionnier en matière de toit terrasse habité : la Cité Radieuse conçue par le Corbusier. Ce bâtiment a expérimenté une nouvelle pratique de l’habitat collectif avec l'accueil de services et d’équipements sur son toit (crèche, gymnase, solarium, théâtre de plein air, piste de course à pied). Toutefois, cette initiative est restée expérimentale et très peu d’usages se sont développés sur les toits marseillais.

Le Rotterdamse Dakendagen

Pourquoi investir les toits à Marseille ?

La thématique de l’utilisation des toits répond à de nombreux enjeux de société. 

D’abord un enjeu social de créer des espaces qui permettent la rencontre. Alors qu’aujourd’hui Marseille est la championne des résidences fermées avec 1 500 “gated communities”. Élargir l’accès aux toits, et donner un “droit au ciel” aux habitants est un véritable levier de cohésion sociale. L’enjeu est également de permettre aux habitants de se réapproprier la ville en proposant des projets sur les toits, qu'ils soient privés, collectifs ou publics. 

Ensuite, l’utilisation des toits est un levier concernant les enjeux environnementaux auxquels la ville de Marseille doit répondre. Cette question recouvre de nombreux aspects, de la densification de la ville à la production d’énergie en passant par la nature urbaine. 

Utiliser l’espace des toits, c’est quelque part reprendre l’espace qui a été utilisé au sol. Cela participe de l’idée de reconstruire la ville sur elle-même au lieu de l’étaler et de prendre sur les espaces naturels et agricoles. Construire des espaces en plus sur les toits permet d’intensifier les usages d’un bâtiment, en ajoutant des espaces de travail, de jardins ou encore de logements. Ainsi, investir les toits pourrait être un moyen de lutter contre l’habitat insalubre dans une ville qui compte 40 000 logements indignes.

Marseille est la ville la plus ensoleillée de France, avec une moyenne de 170 jours de soleil par an. Dans le même temps, 50 000 foyers marseillais sont en précarité énergétique. Alors, pourquoi ne pas utiliser les toitures pour produire une énergie durable qui profite à tous ? 

Cet exemple montre aussi que si beaucoup de toitures sont inaccessibles, cela ne veut pas dire qu’elles ne peuvent pas être utilisées. 

Les toits, accessibles ou non, peuvent également accueillir de la végétation. En moyenne à Marseille, on compte seulement 4,6 m² d’espaces verts accessibles à moins de 300 mètres par habitant, alors que l’organisation mondiale de la santé (OMS) a fixé un ratio de 12 m². Et dans le centre-ville, c’est moins de 1,8 m² par habitants. Végétaliser les toits est donc un moyen d’apporter plus d’espaces verts dans des zones déjà très construites. Cela apporte à la fois une meilleure qualité de vie, et une meilleure adaptation des villes au changement climatique, notamment en réduisant les îlots de chaleur et en contribuant à la gestion des eaux de pluie.

La première édition du Marseille Rooftop Day

Après avoir rencontré les organisateurs du festival des toits de Rotterdam et avoir participé à l’édition 2022, le collectif A Nous les Toits a organisé le premier Rooftop Day marseillais le 2 juillet. Le but : donner de la visibilité aux multi-usages des toits.

Cette première édition a montré des manières très différentes d’investir les toits avec :

> Des évènements familiaux comme une kermesse du sport zéro déchet sur la terrasse de la Recyclerie Sportive, ainsi que des ateliers créatifs pour enfants et un cours d’afrovibes sur la terrasse de la halte des parents (Apprentis d’Auteuil).

> Des événements gourmands comme un petit-déjeuner de produits locaux à l'Épopée, et un brunch bio sur la terrasse urbaine du Frac Provence-Alpes-Côte-D'azur, précédé d’une visite insolite du bâtiment. 

> Des événements engagés comme une rencontre conviviale avec l’association Toit à Moi sur la terrasse d’une habitante de Marseille, ainsi qu’une rencontre entre étudiants et acteurs engagés du territoire sur le toit de l’EMD Business School

> Des événements créatifs comme un atelier de teinture végétale sur le toit du projet d’occupation temporaire Coco Velten et une œuvre participative et visite pédagogique du chantier des Fabriques sur le toit du parking Silo Linkcity.

> Des évènements conviviaux et festifs comme un salon de thé et concert à la maison des projets Cocoon’Age de Smartseille (Récipro-cité), un karaoké géant sur le toit du Mucem, des ateliers et animations sur le toit du tiers-lieu portuaire de l’association Thalassanté, une soirée musicale à la Friche la Belle de Mai, un apéro et DJ set sur la terrasse des Réformés 

Des parcours pour redécouvrir la ville de haut en bas

Au-delà des liens thématiques de la programmation, des parcours pour relier les toits ont également été travaillés, notamment en lien avec l’Agam qui a réalisé une carte des toits participants. 

> Un parcours entre mer et ciel : Avec la navette maritime entre le Vieux Port et l’Estaque, on peut rejoindre le toit du Mucem depuis le tiers-lieu de l’association Thalassanté situé à l’Estaque.

> Un parcours sur l’arrière-port de Marseille avec la Recyclerie Sportive, installée sur le périmètre d'Euroméditerranée dans le cadre du programme MOVE UP. A 5 minutes de vélo, on peut rejoindre le toit de la Maison des Projets Smartseille Cocoon'Age depuis lequel on voit le toit du parking Silo Linkcity. 

> Une randonnée urbaine pour traverser le patchwork urbain marseillais de la Blancarde à Belsunce. Depuis la terrasse de la Halte des Parents, on peut emprunter le boulevard Chave jusqu’à la Plaine, puis le Cours Julien et le marché de Noailles qui débouche sur la Canebière. On rejoint alors le cours Belsunce jusqu’à la porte d’Aix, pour arriver au toit de Coco Velten.

Ces différents parcours matérialisent le lien entre le sol et les toits, mais aussi les liens entre les différents toits. Ils illustrent différents types de mobilité en ville, montrant ainsi que les toits s’insèrent dans des problématiques plus larges. 

La carte des toits participants

Après le Rooftop Day : aller plus loin pour aller plus haut

A partir de l’élan de départ du Rooftop Day, la démarche se poursuit non seulement avec la réflexion pour l'organisation d’une deuxième édition du Rooftop Day mais également à travers un programme d’action pluri-acteurs. D’abord en évaluant la surface de toits disponibles et activables avec notre partenaire l’Agam, qui a déjà réalisé une étude sur les toits de Marseille. Mais aussi en réalisant des actions tout au long de l’année sur les toits avec notre partenaire Euroméditerranée. Ou encore en créant des formations pour accompagner divers publics (propriétaires de toits, promoteurs, aménageurs publics, etc.) au passage à l’acte d’investir leur toiture.

Il y a également une ambition de créer des liens à l’international et notamment avec les acteurs méditerranéens des toits. Dans cette optique, des étudiants en design de Fontys Hogescholen, aux Pays Bas, sont venus à Marseille et ont travaillé sur le futur des toits à Marseille en 2030. Leur travail, Rooftop Meets social justice. s’est penché en particulier sur la manière dont les toits peuvent rassembler les gens.

Enfin, ces réflexions sur l’utilisation des toits terrasses s'insèrent pleinement dans le plan d’action élaboré par la ville pour atteindre les objectifs du label “Cent villes neutres en carbone d’ici 2030” remporté en avril 2022. Placer les citoyens au cœur de la transition énergétique, lutter contre la précarité énergétique et l’habitat indigne, ou encore développer la nature urbaine pour faire de Marseille une ville végétale sont des enjeux auxquels le collectif A Nous les Toits tente de répondre à travers le sujet des toits.

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